Comportement des bovins Mieux comprendre les vaches pour les manipuler sans stress et en toute sécurité
Lors des manipulations, une vache n’est pas capable de raisonner nos intentions. Elle répond seulement à ce qu’elle perçoit de la situation. D’un naturel méfiant, son comportement est en grande partie dicté par ses expériences antérieures. Plus une vache est manipulée jeune et sans stress, plus sa méfiance face à l’humain s’estompe. Par contre, une vache stressée demeure un animal complètement imprévisible et dangereux.
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Pour manipuler une vache sans stress et en toute sécurité, il est important de s’adapter à son comportement naturel et de bien comprendre comment elle communique et réagit dans son environnement.
Une vue de proie : large champ de vision mais peu précis
Contrairement aux animaux prédateurs, les bovins sont à l’origine des proies et leur régime herbivore a favorisé le développement d’une vue peu précise mais avec un champ de vision très large. Pour la vache, une faible lumière est synonyme de nuit, et elle préfère une forte luminosité, soit 200 Lux. Elle est plus sensible aux couleurs chaudes (jaune, rouge) qu’aux couleurs froides (bleu foncé, noir). Il lui faut une période d’adaptation plus longue que nous aux changements soudains de clarté. Une vache qui passe par exemple de l’extérieur à l’intérieur d’un bâtiment sombre prendra plusieurs minutes avant de pouvoir bien ajuster sa vision et vice versa. Il ne faut donc pas la brusquer et lui laisser du temps pour ajuster sa vue.
Avec ses yeux de face, l'homme, tout comme les autres prédateurs, a un large champ de vision binoculaire mais ne voit rien sur les côtés et derrière lui.
Avec les yeux sur les cotés de la tête, la vache peut voir presque tout autour d’elle. Par contre, elle ne voit en trois dimensions que dans un angle de 30 degrés devant elle. Pour avoir une vision claire, elle fixe l’objet qu’elle veut voir précisément.
Tout ombrage, changement de texture ou de couleur dans le trajet qu’une vache emprunte vont créer une hésitation dans son déplacement. Par ailleurs, une vache très stressée, sera pratiquement aveugle dans sa zone de vision binoculaire (devant elle) et elle ne verra que sur les côtés.
Un odorat délicat
L’odorat du bovin est probablement son sens le plus développé. La vache peut détecter des odeurs qui nous sont imperceptibles : salive sur une botte de foin, phéromones, l’adrénaline et certaines toxines. Elle sent le danger, comme l’odeur qu’une vache stressée laisse dans une cage de contention, ce qui la stressera aussi.
Chacun de nous possède sa propre carte de visite olfactive, que les vaches pourront associer à une attitude positive ou négative. Par l’odorat, elles peuvent reconnaître les personnes ayant à leur faire des manipulations plus ou moins agréables.
Contrôlez les vaches à distance
Tout animal a une zone invisible autour de lui qu’on appelle sa zone de fuite. En pénétrant dans cette zone, il voudra s’éloigner pour maintenir cette distance entre lui et vous.
Positionnez vous à coté de la vache en vous assurant de bien voir son œil. N’oubliez pas que la vache juge mal la distance entre elle et vous à cause de sa vision monoculaire (à un œil) sur les côtés.
Ne vous positionnez pas directement en arrière pour la faire avancer, car elle aura tendance à tourner sa tête pour essayer de vous voir et sa trajectoire en sera aussi affectée.
Si vous marchez plus vite qu’elle, elle aura tendance à ralentir et à s’arrêter au moment où vous dépasserez son épaule.
En utilisant cette technique, vous pouvez contrôler la vitesse et même faire arrêter la vache seulement avec la position de votre corps, un comportement que les meneurs utilisent sur les rings des concours. Marcher dans le sens contraire d’elle aura tendance à la faire accélérer.
Manipuler en toute sécurité
Etablir un contact visuel avec la vache et posez fermement votre main sur son dos pour lui indiquer votre présence. Lorsqu’une vache est surprise, on peut compter jusqu’à 30 minutes avant la diminution des hormones de stress.
Un comportement brusque de défense s’accompagne de signes avant-coureurs avec un déplacement de l’alignement de la colonne vertébrale pour trouver un point d’équilibre :
Lorsqu’un bovin veut appliquer un coup de tête, le mouvement de sa tête et la flexion de son cou vont obligatoirement être précédés par une torsion de sa colonne vertébrale et le déplacement de son centre de gravité à l’opposé de la personne qui est positionnée près de l’encolure de l’animal.
Attention aux bousculades : Cela se produit souvent quand on doit manipuler la tête ou le cou de l’animal qui va « écraser » le manipulateur contre la barrière. Les pieds arrière devront se déplacer vers le manipulateur et l’animal va pivoter autour de son centre de gravité.
Gare au coup de pied : Lorsque l’animal lève une patte, il doit obligatoirement déplacer l’alignement de sa colonne vertébrale de façon à créer un triangle avec ses pattes qui demeurent au sol pour rester en équilibre.
En plus de reconnaître les mouvements précurseurs d’un coup, essayer de maintenir la colonne vertébrale de façon rectiligne va rendre très difficiles les mouvements brusques. Ceci peut nécessiter la présence de deux personnes. Il est parfois utile de se protéger. Lors d’intervention (injection, antiparasitaire,..) sur l’arrière de vaches bloquées au cornadis, il est peut être judicieux de placer un « bouclier de protection » devant ses jambes, comme par exemple un grand bidon coupé verticalement en deux.
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